Lauréate du premier Prix du leadership communautaire pour les futur.es enseignant.es. : Charlotte Moreau
Félicitations Charlotte, ta passion pour la langue française et ta volonté de la partager au sein de la communauté et au-delà font de toi une leadeuse inspirante !
Charlotte s’est démarquée par sa passion de la langue française et sa volonté de la partager auprès des jeunes. Lorsqu’elle était la Vice-Présidente de l’association des étudiant.es en français à SFU, elle a organisé des activités ludiques et rassembleuses pour favoriser les échanges en dehors des salles de classe.
Sa détermination à créer des espaces inclusifs par et pour les jeunes se traduisent aussi à travers son engagement en tant que membre du comité sécurité linguistique de 2022 à 2024. Également, en tant que membre du comité 18+ du conseil jeunesse de la Colombie-Britannique (CJFCB) depuis 2019.
Élève du conseil scolaire francophone (CSF), puis participante du programme EXPLORE à Laval, son amour pour le français s’est bâti au fur et à mesure de ses expériences. Mais l’élément déclencheur, celui qui a suscité sa vocation à devenir enseignante, est arrivé au cours d’un échange avec d’autres jeunes qui ont suivi le programme d’immersion française. Charlotte a été touchée et inspirée par leurs parcours et leurs réalités. Elle souhaite enseigner en immersion pour favoriser l’attachement et l’épanouissement de la langue dès la petite enfance.
Créative, dynamique et véritable ambassadrice de la langue française, Charlotte souhaite favoriser les échanges entre le CSF et le programme d'immersion française.
Nous souhaitons beaucoup de succès à Charlotte qui s'est prêtée au jeu des questions/réponses avec beaucoup de générosité et d’humilité auprès de la directrice générale de la Fondation, Vanessa Groult.
QUESTIONS-RÉPONSES AVEC CHARLOTTE MOREAU:
Qu’est ce que ça représente pour toi de recevoir le premier prix du leadership communautaire pour les futur.es enseignant.es ?
Recevoir le premier prix du leadership communautaire pour les futur·es enseignant·es est un immense honneur, et j’en suis profondément reconnaissante. Mon désir de m’engager auprès de ma communauté a toujours été guidé par ma propre volonté de redonner à cette belle communauté. Je vois ce prix comme une belle reconnaissance de mes efforts au fil des années et comme un rappel de leur impact, même lorsque je ne m’en rends pas compte. L’inspiration a toujours été au cœur de mon engagement, et recevoir ce prix me motive encore davantage à continuer.
En tant que leadeuse communautaire, qu’est ce qui t’anime le plus ?
Ce n'est qu'après avoir terminé le secondaire que j'ai découvert cette communauté francophone et cela demeure un moment marquant dans ma vie. Mes expériences à travers les années au sein de cette communauté m’ont permis d’apprécier ma langue et de m'y amuser et c’est grâce aux leaders et leadeuses communautaires qui m'ont précédé·e·s.
Savoir que j’ai le potentiel d’avoir le même impact sur des jeunes qu’eux ont eu sur moi m’anime dans mon engagement. J’éprouve une grande joie de voir l’évolution des nouvelles générations de jeunes passer de la participation à l’engagement, et à devenir, à leur tour, des leaders et leadeuses communautaires.
As-tu une anecdote ou un souvenir à partager ?
À travers mon engagement avec le CJFCB, j'ai eu la chance de vivre de belles expériences mémorables. L’une des plus marquantes remonte à l’année où j’y ai travaillé comme agente de projet en charge du programme CONNECTE qui offre des bourses de financement aux 14-25 ans pour réaliser leurs projets communautaires. Avec une collègue, nous avons organisé un débat spectacle de zéro pour célébrer tous les projets communautaires réalisés par des jeunes au cours de l’année.
Nous avons véritablement pelleté des nuages en nous lançant dans ce projet sans vraiment mesurer l’ampleur de la tâche. Mais ce sont les défis, les imprévus et les longues soirées de travail avec ma collègue qui rendent cette expérience un souvenir qui me tient à cœur. C’est un accomplissement dont je suis particulièrement fière, non seulement pour ce que nous avons réalisé, mais surtout pour l’opportunité que nous avons créée, permettant aux jeunes d’être reconnus pour leur engagement.
Pourquoi as-tu choisi de suivre des études postsecondaires en français ? Qu’est ce que ça signifie pour toi ?
Au début de mon parcours universitaire, je n’avais pas l’intention de faire des études en français. Mon plan initial était de suivre quelques cours de français ici et là, sans pour autant compléter un diplôme dans cette langue. Ce n’était pas par manque d’intérêt, mais plutôt parce que j’avais passé toute ma scolarité en français et que je recherchais une certaine pause linguistique. Cependant, je savais que l’enseignement en français m’intéressait, donc il était important pour moi de ne pas totalement abandonner la langue.
C’est alors que j’ai découvert notre belle communauté francophone, qui a complètement transformé ma perception du français. J’ai décidé de m’impliquer dans l’association francophone de mon université comme moyen de maintenir la langue, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai finalement choisi de poursuivre mes études en français, afin de pouvoir m’engager pleinement dans ces associations. Mon expérience universitaire, en particulier auprès de personnes qui ne parlaient pas français, m’a fait réaliser à quel point le français est profondément lié à mon identité et combien il me manquerait si je ne l’utilisais plus. Ce que j’ai tiré de mes expériences communautaires—ce sentiment d’appartenance et ce plaisir de s’amuser dans la langue—est au cœur de ma décision d’enseigner en français. Je sais à quel point ces éléments sont essentiels et impactants pour les élèves, et je souhaite les aider à les vivre et à les développer à leur tour.
Quels sont tes projets en cours ou futurs au sein de la communauté francophone ?
À présent, je suis étudiante dans le module français du PDP, ce qui occupe une grande partie de mon énergie, cependant cela ne m’empêche pas de continuer à être engagée dans ma communauté à travers le comité 18+ du Conseil jeunesse francophone de la C.-B., où j’aide à planifier des activités sociales pour les 18 ans et plus de la province.
Lorsque je serai enseignante, je vois mon engagement se concrétiser à travers l’inspiration. Je souhaite transmettre à mes futurs élèves mon amour pour la francophonie et cette belle communauté que nous construisons et les aider à développer un véritable sentiment d’appartenance à celle-ci.
Pour conclure, as-tu un message pour les etudiant.es, futur.es candidat.es au prix du leadership communautaire?
L’engagement communautaire ne se définit pas par le nombre d’activités auxquelles on participe, mais par l’impact que l’on crée. L’idée d’une personne engagée est souvent celle de quelqu’un qui s’implique dans de nombreux projets et causes, si bien que cela devient, par défaut, notre façon de définir l’engagement. Je sais que moi-même, je me suis demandée si mon engagement était suffisant, puisqu'il était principalement concentré sur une chose. Pourtant, j’ai compris que ce n’est pas la quantité qui compte, mais bien la qualité de ce que l’on fait. Peu importe l’ampleur ou le nombre d’engagements, ce qui fait la différence, c’est l’impact que tu crées et ce que cet engagement t’apporte en retour.
Propos recueillis par Vanessa Groult, le 17 mars 2025